Ce qu’en dit l’éditeur
Ce ne devait être que l'histoire d'un homme condamné au bagne pour avoir volé un pain. Mais entre 1845, date qui figure en tête du manuscrit, et 1862, date de la publication du roman, l'histoire s'amplifie, gonfle, déborde, jusqu'à devenir une énorme machine aux innombrables intrigues. Et pourtant, tout se tient. Toutes les ficelles que Hugo s'emploie à dévider, il les réunit par un seul geste : interroger la misère, bien qu'elle échappe au discours, et lui donner un sens, bien qu'elle n'en ait pas. Le livre est un "chef-d'oeuvre", un "monument", l'expression du "génie" de son auteur ; mais l'écart entre le roman et nous est immense. Beaucoup de ses références ont cessé d'avoir pour nous la signification qu'elles avaient pour ses premiers lecteurs. Cette nouvelle édition se propose de restaurer les lisibilités perdues, en tenant compte de l'historicité de l'écriture. Travail tous azimuts, sur tous les plans : politique, sociocritique, économique, philosophique, poétique. Ce qui est en jeu, c'est de saisir la force symbolique de la fiction, de comprendre le texte, d'en retrouver le sens. En somme, de. lire Les Misérables.
Biographie
Victor Hugo est né à Besançon en 1802.
Tout en suivant des études de philosophie et de mathématiques au lycée Louis-le-Grand, il s'adonne déjà à la poésie. Il obtient ses premiers succès avec les Odes et poésies diverses (1822) et s'impose comme chef de file du mouvement romantique après l'ardente " bataille " autour de son drame Hernani (1830). Dès lors, sa réputation ne cesse de croître (Ruy B1as, drame donné en 1838, Les Rayons et les Ombres, 1840) ; il se tourne vers la politique, et rejoint le camp des " libéraux ".
Mais le coup d'Etat de Napoléon III le contraint à un long exil. Réfugié à Guernesey, il multiplie les chefs-d'oeuvre : Les Châtiments (1853), Les Contemplations (1856), Les Misérables (1859), La Légende des siècles (1859-1883). Après la chute du second Empire (1870), son retour en France est triomphal. Il ne cessera d'écrire (Quatrevingt-treize, 1874, L'Art d'être grand-père, 1877) jusqu'à sa mort en 1885 à Paris, suivie de monumentales funérailles nationales au Panthéon.
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