À lire
« L'excellente maison d'édition Zulma s'est lancé le nouveau défi d'entamer, en cette année 2019, une collection d'essais. On pourra trouver, dans leur catalogue, des livres de philosophie, d'économie, d'histoire et de société toujours avec ce souci de nous faire découvrir des incontournables malheureusement oubliés. C'est le cas pour le tout premier livre de la collection, La pensée écologique de Timothy Morton. Bien que paru en 2010 en anglais, cette première traduction en français, signée magistralement par la romancière et philosophe Cécile Wajsbrot, est toujours d'actualité. Morton, philosophe avec une abondante œuvre publiée en anglais, montre sa capacité à associer des classiques à la culture pop contemporaine en y ajoutant un prisme très personnel et intéressant. Dans La pensée écologique, vous lirez une relecture de L'Origine des espèces de Darwin avec maintes références à Disney, Blade Runner (le film préféré de l'auteur) ou Star Wars. Kant, Levinas, Marx, Adorno et Descartes dialoguent avec Coleridge, Wordsworth, Milton, Rimbaud ou Shelley, entre autres, puisque le postulat principal de Morton est que l'art et seulement l'art peut nous aider à penser une écologie globale qui permette de faire face aux problèmes environnementaux auxquels nous sommes exposés. Pour ceci, les deux éléments clefs de cette pensée écologique sont le maillage (« le fait de constater que tous les êtres sont interconnectés »), et l'étrange étranger (« les frontières entre les êtres et l'identité des êtres sont affectées par cette interconnexion »). Provocateur, original, brillant et surtout très solide avec ses théories, l'essai de Timothy Morton nous pousse à sortir des sentiers battus, à redéfinir nos certitudes en envisageant une pensée plus large, plus sombre, plus artistique et enfin plus écologique, qui a à voir avec « l'art, la philosophie, la littérature, la musique et la culture. [...] qui inclut toutes les voies imaginables du vivre ensemble ».
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Ce qu’en dit l’éditeur
Si l’agent spécial Dale Cooper (Twin Peaks) prenait la plume, voici le livre qu’il pourrait écrire. Car, à l’image du personnage de David Lynch dont le rapport au monde est bouleversé, Timothy Morton propose une philosophie radicale et troublante.
Le réchauffement climatique, phénomène irréversible dû à l’activité humaine, a déclenché la sixième extinction de masse. Le constat est simple : nous manquons d’outils conceptuels pour penser cette ère de l’Anthropocène. Et si nous nous affranchissions du concept de Nature ? Si, enfin, nous pensions grand (global plutôt que local) ? Et que dire du maillage, de l’interconnectivité de tout avec tout ?
Avec intelligence et humour, Timothy Morton nous libère des discours bien-pensants : adieu écologie verte, économie circulaire et développement durable. Tous ces petits pas pour un monde plus « vert » servent trop souvent à soulager les consciences et verdir les programmes électoraux. Il nous faut changer profondément notre manière de penser, notre manière d’être au monde. De Charles Darwin à Emmanuel Levinas, de William Wordsworth à Percy Shelley, Timothy Morton illustre ses bases théoriques d’exemples aussi concrets que l’art contemporain ou le cinéma de science-fiction – à l’image de Blade Runner ou Solaris. Voici un texte radical qui change notre regard sur le monde, à la fois très accessible et totalement nouveau dans le champ de la philosophie contemporaine.
Biographie
Philosophe internationalement reconnu, traduit en une dizaine de langues, Timothy Morton est né à Londres en 1968. Il occupe la prestigieuse chaire Rita Shea Guffey à Rice University (Houston). Mêlant volontiers art et écologie, proche de la philosophie de Bruno Latour, il est sans doute le philosophe contemporain le plus lu par les artistes et plasticiens, de Björk à Julian Charrière ou encore Olafur Eliasson..