Ce qu’en dit l’éditeur
« Que poursuit la Nature comme la chose la plus désirable de toutes ? Que fuit-elle comme le pire des maux ? » Pour répondre à ces questions et tenter ainsi de déterminer la Fin de l’homme, seule garante de la « vie heureuse », Cicéron convoque dans son premier traité éthique (45 av. J.-C.) les philosophies post-aristotéliciennes, confronte leurs « arts de vivre », et juge leur aptitude respective à assurer le bonheur. La forme dialoguée fait saisir sur le vif comment des éthiques si différentes (en particulier épicurienne et stoïcienne) ont été construites à partir de la « tendance première » des êtres vivants – un principe dont le choix constitue une innovation souvent méconnue. Ce texte offre, sur la période hellénistique et les dernières années de la République romaine, un témoignage d’autant plus exceptionnel que les œuvres des auteurs mentionnés sont perdues. Et, parce qu’il met au cœur des débats la notion d’honestum, insiste sur le « métier » d’homme et défend la « société » universelle, Cicéron se révèle « premier avocat de l’idée d’humanité » (Stefan Zweig). Cette traduction du De finibus bonorum et malorum est la première complète en français depuis les années 1930.
Biographie
Cicéron est né en 106 avant J-C. Il fut un homme d’état romain important : consul en 63 avant J-C, il fut témoin des règnes de Pompée, puis de César. Grand orateur, il a laissé derrière lui une profusion de documents importants aux points de vue historique mais aussi littéraires et philosophiques. Ses écrits sont aujourd’hui étudiés pour la pureté du latin qu’il emploie. Lorsque César se fait exécuter, aux Ides de Mars en 44 avant J-C, Cicéron est surpris et tente d’apaiser le Sénat romain, mais la gouvernance de Marc Antoine ne lui apparaît pas être une bonne chose. Il avoue son pessimisme au Sénat dans ses Philippiques. Marc Antoine considère dès lors Cicéron comme son ennemi, il va alors convaincre le Second triumvirat, c’est-à-dire Octave et Lépide, de mettre à mort Cicéron, qui sera exécuté en 43 avant J-C.
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