À lire
« Grand roman sur la bête qui sommeille en chaque être humain, le plus récent livre de Mia Couto use des codes de l'école du réalisme magique pour brosser une fresque à hauteur de femmes, de femmes africaines en l'occurrence, victimes anciennes de sociétés profondément inégalitaires et premières victimes de lions mangeurs d'hommes à Kulumani, village reculé du Mozambique. Une double narration nous raconte en alternance l'histoire de la traque des lions sanguinaires, mais aussi l'histoire de superstitions ancestrales qui brouille la frontière du réel et de l'imaginaire. Entre le récit du chasseur Baleiro - figure étrangère et désespérée qui s'attire la méfiance des villageois - et celui de Mariamar - jeune femme mystérieuse et ostracisée dont la famille est directement touchée par le drame - ce roman entraîne le lecteur dans des lieux physiques et spirituels insoupçonnés. Et si la lionne qui passe aux aveux était cette mère, cette sœur et cette épouse qui souffrent en silence à nos côtés?
»
Ce qu’en dit l’éditeur
Lorsque le chasseur Arcanjo Baleiro arrive à Kulumani pour tuer les lions mangeurs d’hommes qui ravagent la région, il se trouve pris dans des relations complexes et énigmatiques, où se mêlent faits, légendes et mythes. Une jeune femme du village, Mariamar, a sa théorie sur l’origine et la nature des attaques des bêtes. Sa sœur, Silência, en a été la dernière victime. L’aventure est racontée par ces deux voix, le chasseur et la jeune fille, au fil des pages on découvre leurs histoires respectives. La rencontre avec les bêtes sauvages amène tous les personnages à se confronter avec eux-mêmes, avec leurs fantasmes et leurs fautes. La crise met à nu les contradictions de la communauté, les rapports de pouvoir, tout autant que la force, parfois libératrice, parfois oppressive, de leurs traditions et de leurs croyances. L’auteur a vécu cette situation de très près lors d’un de ses chantiers. Ses fréquentes visites sur le théâtre du drame lui ont suggéré l’histoire inspirée de faits et de personnages réels qu’il rapporte ici. Clair, rapide, déconcertant, Mia Couto montre à travers ses personnages forts et complexes la domination impitoyable sur les femmes, la misère des hommes, la dureté de la pénurie et des paysages. Un grand roman dans la lignée de L’Accordeur de silences.
Biographie
Mia Couto est né au Mozambique en 1955.
Après avoir étudié la médecine et la biologie à Maputo, il devient, en 1974, journaliste d'abord au quotidien Noticias de Maputo, puis à l'hebdomadaire Tempo. Actuellement il vit à Maputo où il est biologiste, spécialiste des zones côtières, il enseigne l'écologie à l'université. Pour Henning Mankell, « il est aujourd'hui l'un des auteurs les plus intéressants et les plus importants d'Afrique ». Il est l'auteur entre autres de Les Baleines de Quissico (Albin Michel, 1996), La Véranda du frangipanier (Albin Michel, 2000), Chronique des jours de cendre (Albin Michel, 2003), Le Dernier vol du flamant (Chandeigne, 2010), Si Obama était africain (Chandeigne, 2010), Le Fil des Missangas (Chandeigne, 2010).
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