Ce qu’en dit l’éditeur
« Originaire du nord du Portugal où il naît en 1923, Eugénio de Andrade n'appartient à aucune filiation sinon, par affinité, aux Italiens Sandro Penna ou Pier Paolo Pasolini. Mais le Pasolini chantre virgilien moderne de ses années frioulanes, des saisons et du parfum de l'heure, de l'éclat de la jeunesse agreste, joueuse et pourtant mélancolique. C'est cela qu'Andrade partage, et la tiédeur sensuelle d'un soleil antique.
Le temps semble lui être venu de peser toutes choses et les mots plus rares pour les dire à l'avancée de l'ombre, au bord de la rive hier encore accueillante à celui qui apprend lentement / aussi à se dévêtir, / sans même savoir s'il arrivera / à temps pour qu'il y ait encore un fleuve.
À la belle lumière païenne la mort seule est immortelle. Sa main d'ombre est posée sur ce dernier livre d'Andrade, comme les femmes de son enfance retenaient leur châle noir contre leur cur pour se protéger de la douleur ou d'aimer. Une tonalité plus grave voile ici une voix reconnaissable entre toutes, sans en éteindre le chant profond : De la beauté, de la barbare / et orgueilleuse beauté, qui sait se défendre / sans craindre que son coeur n'explose? »
Claude Michel Cluny, Lire
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