À lire
« Est-il possible de faire un roman sur la guerre sans la glorifier? Un roman sur la paix est-il nécessairement ennuyeux? Ce sont deux questions qui obsèdent Deni Ellis Béchard et qui ont servi de base à son nouveau livre; Dans l’œil du soleil. À première vue, cette nouvelle œuvre de fiction semble être une critique du milieu de la coopération internationale en Afghanistan. Il serait toutefois réducteur de prétendre ainsi résumer un roman d’une telle ampleur. Derrière les trois archétypes qui servent de personnages principaux à ce récit se cache une réinterprétation des mythes américains, ceux qui n’ont eu de cesse de s’incarner sous une foule de formes différentes depuis l’époque des westerns et d’Hollywood. Habitués que nous sommes à ces schémas narratifs, à ces types de protagonistes, il est d’abord aisé de ne pas les remettre en compte, se laissant prendre au jeu, piégés par la virtuosité de l’auteur qui prépare méticuleusement son renversement de perspective. Dès lors, le lecteur se voit obligé de questionner ce qu’il accepte habituellement d’office comme étant vrai. Voici le tour de force théorique de ce roman, auquel il faut ajouter, pour compléter la liste de ses accomplissements, le lyrisme enveloppant de son style, l’acuité du regard sur des situations géopolitiques complexes et le rythme poussif qu’impose sa structure. De livre en livre, Ellis Béchard ne fait décidément que prendre du galon. »
Ce qu’en dit l’éditeur
Qu’est-ce qui inspire les Icare modernes ? La volonté de venir en aide aux autres, ou le besoin de se sauver eux-mêmes ?
Kaboul, dix ans après le 11 Septembre. Trois étrangers trouvent la mort dans un attentat à la voiture piégée: Alexandra, avocate québécoise spécialisée en droit humanitaire, Justin, idéaliste religieux enseignant dans une école locale, et Clay, ex-militaire devenu contractuel en sécurité. Les liens complexes qui les unissent se révéleront au fil de l’enquête que mène une connaissance, journaliste proche des disparus. Du Maine à La Louisiane en passant par le Québec et l’Afghanistan, l’ambition de trouver un coupable cède la place à un dessein plus vaste, de nouvelles silhouettes se dessinent, et le reportage peu à peu se transforme en un roman d’une violente beauté.
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